Nanterre est un bastion communiste depuis 1935 , trente ans après la chute du mur de Berlin et en cette période de dégagisme , on peut s'inquiéter de l'avenir d'une municipalité dont la majorité est encore grandement constituée de membres du Parti communistes souvent masqués sous l'étiquette bien pratique " société civile" . En accueillant dans sa dernière équipe des membres d'associations généreusement arrosées par la ville de Nanterre, Patrick Jarry espère garder la place forte mais pour combien de temps lorsque l'on voit qu'il a été élu avec 17 % des suffrages des électeurs inscrits et un taux d'abstention de 66%.

Un véritable affront au non renouvellement des mandats qui malheureusement finit par créer ,comme dans toutes les communes où les maires multiplient des mandats successifs des réseaux d'influence, du copinage, des délits de favoritisme et l' arrosage systématique de certaines associations à l'approche des élections et même en cours de mandat. Le décès du jeune Nahel a hélas aussi montré que le clientélisme et l'attitude pourtant conciliante de la municipalité avec certains auteurs d'"incivilités" n'avaient pas empêché des écoles d'êtres incendiées et des équipements publics d’être détruits. Comme chacun des maires de cette ville Patrick Jarry a démissionné à mi-mandat et désigné son successeur qui comme lui n'appartient à aucun parti ( rires)...



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samedi 22 février 2020

Vente de l'école du Plateau à La mosquée Ibn Badis(suite)


Comment  les  élus  par  clientélisme  parfois  se  jouent  de  la  la laïcité . Nanterre  avec  Patrick Jarry  et  la  vente  de  l'ex  école  du  plateau  à  l'institut  Ibn Badis  en est  un  exemple
Un article  de  Figarovox
Mosquées : comment les élus contournent la loi de 1905 Par Jean-Christophe Moreau (publié  en  2015)
Spécialiste de l'histoire du droit, diplômé de l'École des hautes études sciences sociales et de la Faculté de droit et de sciences politiques de l'université Aix-Marseille III. Il a co-écrit avec Isabelle Kersimon, Islamophobie la contre-enquête (Edition plein Jour)

        Bien que la loi de Séparation des Églises et de l'État prévoie expressément que la République ne salarie ni ne subventionne aucun culte, ce principe connaît de nombreuses dérogations. Ainsi les municipalités peuvent-elles prêter leur concours à l'édification de nouveaux lieux de culte au moyen de trois mécanismes distincts: en garantissant les emprunts contractés par les associations religieuses, en accordant des subventions pour financier la construction des parties «culturelles» des édifices cultuels, et, last but not least, en mettant à disposition des terrains constructibles par la conclusion de baux emphytéotiques administratifs cultuels. Les municipalités peuvent-elles prêter leur concours à l'édification de nouveaux lieux de culte au moyen de trois mécanismes distincts.
           Dans un rapport rendu public le 18 mars, le sénateur Hervé Maurey (UDI) propose d'aller plus loin et demande, parmi sept mesures «destinées à faciliter les relations entre les pouvoirs publics locaux et les cultes dans notre pays», l'autorisation pour les collectivités locales de conclure des baux emphytéotiques avec option d'achat au profit des associations religieuses. Or, cette proposition pose problème car le montant symbolique du loyer d'un bail emphytéotique est précisément supposé être la contrepartie de la cession future du droit de propriété du bâtiment construit (aux frais de l'association) au bénéfice la collectivité. Présentée comme un moyen idéal de désamorcer «les bombes à retardement» que sont les baux emphytéotiques cultuels, la solution de «l'option d'achat» présage surtout d'une énième offensive contre le principe de Séparation des Églises et de l'État.

La Séparation des Églises et de l'État: un mirage juridique

          En 1905, la règle de non subventionnement des cultes était regardée comme une règle vertueuse. Supprimer le budget des cultes, c'était alors rompre le lien organique entre l'État est les Églises: l'interdiction témoignait à la fois de l'avènement d'une société sécularisée et de l'émancipation politique des autorités religieuses.
Longtemps considérée comme la pierre angulaire du principe de laïcité, cette règle est désormais perçue comme un handicap politique par de nombreux élus locaux. Face à la vitalité du culte musulman (et dans une moindre mesure du culte évangélique), nombre d'édiles voient dans la loi de 1905 une source d'inégalités entre les cultes anciens et «nouveaux» , inégalités qu'ils dénoncent avec d'autant plus de conviction qu'elle représente à leurs yeux un manque à gagner électoral.
        Tandis qu'au plan national, on lui reproche d'encourager le maintien de l'islam sous influence étrangère, et plus précisément de contraindre les fidèles à accepter des financements en provenance de pays connus pour leur interprétation rigoriste des préceptes coraniques.
Longtemps considérée comme la pierre angulaire du principe de laïcité, cette règle est désormais perçue comme un handicap politique par de nombreux élus locaux. Lancée par le célèbre rapport Machelon en 2006, cette fronde des élus locaux contre la loi de 1905 a déjà porté ses fruits devant le Conseil d'État (arrêt du 19 juillet 2011, Mme Vayssière) et le Conseil constitutionnel (QPC du 21 février 2013, décision n°2012-297) puisque ces derniers ont «assoupli» la règle de non subventionnement des cultes au motif qu'elle aurait connu trop de dérogations pour avoir valeur constitutionnelle. Les Hautes juridictions ont effectivement jugé, contre la lettre et l'esprit de la loi de 1905, que l'obligation de neutralité religieuse de l'État était un accessoire du principe constitutionnel de laïcité et qu'il incombait avant tout aux autorités publiques de garantir la liberté de religion, y compris en soutenant éventuellement la construction de nouveaux lieux de culte pour compenser les difficultés financières d'une communauté religieuse.
           On est ainsi passé en un siècle de l'idée d'une Séparation indispensable des Églises et de l'État à l'assimilation de la satisfaction des besoins religieux à une mission d'intérêt général .Ce travestissement du principe de laïcité est d'autant plus problématique que les municipalités ont en pratique un pouvoir d'appréciation quasi-discrétionnaire pour juger de l'existence d'un «intérêt public local» en matière de lieux de culte.
Au risque de voir l'intérêt général sacrifié au profit du calcul électoral, et d'autoriser les élus locaux à s'immiscer dans l'organisation du culte musulman en privilégiant certaines associations plutôt que d'autres. Les Hautes juridictions ont effectivement jugé, contre la lettre et l'esprit de la loi de 1905, que l'obligation de neutralité religieuse de l'État était un accessoire du principe constitutionnel de laïcité.

 La tentation néo-concordataire chez les élus locaux 

D'après l'enquête TNS/SOFRES réalisée pour le rapport Maurey, 59% des maires seraient hostiles à toute modification de la loi de 1905 qui viserait à autoriser le financement public des nouveaux lieux de culte, tandis que 29 % ne s'opposeraient pas à un système de co-financement État/communes et organisations religieuses. L'enquête révèle également que les sollicitations pour la construction de nouveaux édifices cultuels concernent essentiellement le culte musulman, confirmant ainsi la tendance observée au cours des dernières décennies .
Les sollicitations pour la construction de nouveaux édifices cultuels concernent essentiellement le culte musulman. Mais lorsque les élus sont directement concernés par l'implantation de nouveaux lieux de culte, en particulier lorsqu'il est question de l'islam, le souci de neutralité s'efface au profit d'un volontarisme municipal évident. Sur 190 lieux de culte musulmans en chantier (ou inaugurés depuis 2011), on constate que 114 projets ont été rendus possibles grâce à la cession d'un terrain municipal (dont 76 terrains vendus après déclassement et 38 terrains mis à disposition par bail emphytéotique administratif).         Tout porte donc à croire que les municipalités -toutes tendances politiques confondues à l'exception du Front national- sont en passe de devenir les premiers bailleurs fonciers du culte musulman.   
   Ainsi le projet de grande mosquée de Tours a-t-il débuté grâce à une vente de terrain à un prix dérisoire (7,5 €/m2) et une promesse de subvention «culturelle» à hauteur de 2,5 millions d'euros, malgré l'endettement record de la ville. De même, la municipalité d'Évreux a voté la mise à disposition d'un terrain de 5000 m2 pour un euro symbolique au profit du projet de l'Union cultuelle musulmane d'Évreux. À Nantes, la mosquée Assalam (inaugurée en 2012) a été construite sur un terrain vendu par la municipalité, tout en bénéficiant d'une subvention «culturelle» de 200 000 euros et d'une garantie d'emprunt à hauteur de 346 800 euros. Autant d'exemples qui invitent à relativiser les discours catastrophistes d'Edwy Plenel sur un pays en «guerre contre la visibilité de l'islam»
Au lieu d'ajouter de nouvelles dérogations à la loi de 1905 comme le préconise le rapport Maurey, on aimerait que cette fuite en avant cède la place à un temps de réflexion sur la finalité politique de ces accommodements en commençant, conformément au souhait de certains élus socialistes, par «commander un audit national sur l'ensemble des financements publics en faveur des cultes». À l'heure où il est question d'une réforme transparente de l'islam de France, il serait peut-être temps de méditer les réflexions du théologien Alexandre Vinet sur la Séparation des Églises et de l'État:
«Si l'on nous demande: Que voulez-vous que la religion devienne, sans l'appui de l'État? Nous répondrons simplement: Qu'elle devienne ce qu'elle doit devenir; qu'elle vive si elle a de quoi vivre; qu'elle meure si elle doit mourir S'il était vrai que la religion ne dût pas survivre à ses rapports artificiels et forcés avec l'État, s'il était vrai seulement que sa condition dût empirer par le fait de cette séparation, autant vaudrait, dès cette heure, l'abandonner, et chercher dans quelque vieille erreur ou dans quelque jeune système la consolation de cette misère intime et profonde que, jusqu'à ce jour, à l'aide d'une sage politique, elle avait si doucement, si complaisamment bercée.»

Un texte qui devrait  intéresser Patrick Jarry, s'il prenait  la  peine  de  le lire, il devrait  aussi  méditer  le  texte  de  ce  tweet : Le  "présence  en  force"  est  surprenant
 
A bientôt  si vous  le  voulez  bien

mardi 10 décembre 2019

La grande braderie


Aujourd'hui  conseil municipal, deux  points  nous  intéressent
1/  192 .Approbation de la convention entre la ville de Nanterre et l’association Irchad Institut Ibn Badis sur la cession des locaux communaux situés 229/231 avenue Clémenceau à Nanterre

Les  locaux  dont  il est question sont  ceux  de la  photo: une  ancienne  école  primaire qui accueillait  l'AFPA (un centre  de  formation dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie et des services ).
Du jamais  vu, Patrick Jarry et  son équipe  font  très  fort , ils  cèdent  les  locaux  d'un ex-école  laique  de  la République  à  une  école  confessionnelle. 
Ce  bâtiment  est  classé  à l'inventaire  du  patrimoine:


Qui dans  la  majorité  municipale  osera  voter  une telle  convention ? 
Depuis  quand  une  municipalité  peut-elle  céder des locaux publics  à une  école  confessionnelle?
 Une école  de  la  République  est  le symbole  de  la  laïcité  et  du  refus  du  communautarisme.
Même  si l'institut Ibn Badis  se  veut  un  centre  culturel, avec une  école, c'est  un centre  cultuel,  on passe  de l'école  à  la  mosquée, d'ailleurs le  centre  s'était  fait  un  peu épingler  par  l'éducation Nationale  sur  les  méthodes d'enseignement  et s'était  engagé à rectifier le  tir.
 Les  parents  qui envoient  leurs  enfants dans  ce  type  d'établissement  ne  le  font  pas  sans  arrière  pensée, il suffit  de  lire  la  bio de  Cheikh Ibn Badis (ce  que  Patrick Jarry a  du  oublier  de  faire) et  on a tout  compris. S'agit-il de clientélisme  à l'approche  des  élections ?

2/ 193. Cession d’un terrain nu situé 40-44 rue des Alouettes
 Les  riverains  de  la  parcelles ont  reçu cette  lettre  dans  leur  boîte aux lettres, Patrick Jarry et Dominique  Aubras  étaient  présents  à cette  réunion. Nous  avons  aussi appris qu'une  parcelle  attenante pouvait  être  aussi mise  en vente. Ces  parcelles  sont  situées sur  le  plan local d'urbanisation  en  Zone  UDa alors  que presque  tout   le reste  du  secteur pavillonnaire  est  en  zone  UD.Pour faire  simple  en zone  UD la hauteur  maximale  des  constructions  sous  réserves  qu'elles  respectent les  distances  à l'alignement  est  de  12 m au faîtage en  zone  UDa, elle  peut  être augmentée  de  3  m  soit  15 m en cas  de  construction en  retrait. Le  maire  a  expliqué  aux  personnes  présentes  qu'il avait conditionné  la  vente  du terrain au promoteur choisi ( soit  dit ,  à  un  prix  bien inférieur  à celui du terrain constructible), à  la  réalisation d'un  projet  dont  les  hauteurs  n'excèderaient  pas   un rez  de chaussée  plus  2 étages  soit  des normes  bien  plus  restrictives  que  le  PLU, ce  qui  serait  la  condition d'attribution du permis  de  construire. On croit  rêver ,  on s'assoit  sur  le  PLU,  la  procédure  normale aurait  été  un vote  de  modification du PLU sur  cette  parcelle.
 Est-ce  de  l'inconscience,  de  l'amateurisme  ou  un cadeau  royal  à un  promoteur ?  Car  ce  dernier  pourra  évidemment  demander  un  permis  modificatif  avec  les  contraintes  de  la  zone  UDa.  Même  si  la  mairie  le  refusait , elle  serait  obligée  d'accepter  après  un recours devant  le  tribunal administratif.

Enfin, qui a  pu savoir  quel projet  avait  été  choisi  puisqu'il n'y a  eu aucun retour de la part de la mairie.
Est-ce ainsi que  la  ville  associe  les  Nanterriens  à  ses  projets  immobiliers?
A bientôt si vous  le  voulez  bien.