Nanterre est un bastion communiste depuis 1935 , trente ans après la chute du mur de Berlin et en cette période de dégagisme , on peut s'inquiéter de l'avenir d'une municipalité dont la majorité est encore grandement constituée de membres du Parti communistes souvent masqués sous l'étiquette bien pratique " société civile" . En accueillant dans sa dernière équipe des membres d'associations généreusement arrosées par la ville de Nanterre, Patrick Jarry espère garder la place forte mais pour combien de temps lorsque l'on voit qu'il a été élu avec 17 % des suffrages des électeurs inscrits et un taux d'abstention de 66%.
Un véritable affront au non renouvellement des mandats qui malheureusement finit par créer ,comme dans toutes les communes où les maires multiplient des mandats successifs des réseaux d'influence, du copinage, des délits de favoritisme et l' arrosage systématique de certaines associations à l'approche des élections et même en cours de mandat. Le décès du jeune Nahel a hélas aussi montré que le clientélisme et l'attitude pourtant conciliante de la municipalité avec certains auteurs d'"incivilités" n'avaient pas empêché des écoles d'êtres incendiées et des équipements publics d’être détruits. Comme chacun des maires de cette ville Patrick Jarry a démissionné à mi-mandat et désigné son successeur qui comme lui n'appartient à aucun parti ( rires)...
Le portrait hommage de Picasso à la mort de Staline
Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir eu des parents communistes, cela permettrait de mieux comprendre les symboles glorifiés par les municipalitésencore gérées par des élus communistes (fidèles, anciens, masqués ou apostats).
Ce sont les noms des rues qui reflètent le mieux les icônes du PCF pas forcément communistes !.
On n'échappe pas aux incontournables Boulevard Vladimir Ilitch Lénine, place Pablo Neruda, Rue Salvador Allende, Rue Pablo Picasso (qui se fendit d'un portrait du petit père des peuples après sa mort peu apprécié par Moscou,c'est l'illustration de la page),et évidemment Frédéric et Irène Joliot Curie Prix Nobel de chimie, Frédéric Joliot Curie qui clamait en 1950 que :
« Les savants communistes et progressistes ne donneront pas une miette de leur savoir pour la bombe atomique ». Pourtant Staline avait lancé le programme de recherche sur la bombe atomique dès 1942 et le premier essai soviétique date de 1949.
Il y a évidemment le 17 octobre 1961 préféré au 19 mars 1962, la première date étant celle du massacre de manifestants algériens jetés par dessus les ponts par la police ou qui ont sauté à l'eau pour échapper à la répression à Paris et en banlieue, lors d'une manifestation organisée par le FNL, la deuxième celle du cessez le feu en Algérie premier point des accords d'Evian. Étrangement ,il n'y a pas de rue Francis Jeanson à Nanterre.
La ville de Nanterre a des liens ténus avec la communauté algérienne depuis le bidonville. Mais les élus communistes ne se sont jamais offusqué du fait que l'Algérie ait accueilli sur son sol et protégé des terroristes comme Carlos et ses complices qui obtinrent l'asile politique, après la prise d'otages du siège de l'OPEP à Vienne en 1972 .
Le dernier signe fort fut la tentative de donner à un collège le nom de Abdelmalek Sayad ; finalement le collège s'appellera République,mais la municipalité pourra se consoler en donnant le nom du sociologue assistant de Saint Bourdieu à une école sans avoir besoin d l'approbation du conseil général à l'époque .
A bientôt si vous le voulez bien.
A l'approche des élections, les villes s'empressent de rendre aux trottoirs un aspect présentable, il y aura du travail car l'été torride a aidé à la proliférations des mauvaises herbes entre les maçonneries des trottoirs.
Mais notre sujet est tout autre nous allons nous intéresser aux noms des rues qui dans une commune dirigée pendant plus de 80 ans par une municipalité communiste, ont une couleur particulière. On retrouve pratiquement les mêmes dans toutes les villes de l'ex-ceinture rouge.
Nous allons commencer par les traditionnelles, les incontournables, celles en hommage aux figures du PCF , des figures pas toujours si glorieuses qu'ont voudrait nous le faire croire.
D'abord Maurice Thorez star du Parti Communiste auquel l'ex avenue du chemin de fer qui va du centre à la gare de Nanterre ville a pris le nom . Maurice Thorez, grand admirateur de Staline instaura au parti le culte de la personnalité mais surtout pour sa propre personne ! Au moment du pacte germano-soviétique il part en Russie avec sa compagne Jeannette Vermeerch, il s'installe dans une banlieue de Moscou sous le pseudonyme d'Ivanov, le reste est plus flou: il serait rentré en France en 1944 aurait rejoint la résistance, mais serait rentré bien plus tôt selon le PCF.
Aragon le seul écrivain qui préférait Staline à Proust le gratifia du fameux poème :" Il revient"
A Nanterre, le centre nautique s'appelle aussi Maurice Thorez ainsi que le centre municipal de santé.
Benoît Frachon a aussi les honneurs d'une rue, lui qui fut à la tête de la CGT de 1945 à 1967.
Il y a aussi la trop prévisible Avenue Lénine qui va de la place de la Boule jusqu' à Rueil
Marcel Paul a aussi sa rue, résistant et déporté à Buchenwald où il sera à la tête du CIF (Comité des intérêts français qui régit le camp de 47 000 déportés avec l'approbation tacite de SS jusqu'à l'exaspération de ces derniers).
Paul-Vaillant-Couturier de son vrai nom Paul Couturier, a participé à la création du PCF
Ambroise-Croizat qui a aussi une rue est à l'origine de la création de la Sécurité sociale et du système de retraites après la guerre.
Waldeck Rochet qui donne aussi son nom à une rue, fut adoubé par Thorez pour lui succéder à la tête du parti. En 1956 , quand les chars russes entrèrent en Hongrie, à la différence de Thorez qui approuva sans détour l'action des soviétiques, il fut plus réservé que son mentor.
Mais en 1968, lorsque l'histoire se répéta en Tchécoslovaquie, il ne s'en remit pas et tomba malade quelques années plus tard. Thorez lui ne put se réjouir de l'intervention des chars russes à Prague car il était déjà mort depuis quatre ans...
A Sartrouville, en 1989 , le maire nouvellement élu procéda à une opération mains propres sur le nom des rues de l'ancien bastion communiste et les sus-cités en firent les frais.
A Nanterre peu d'élus osent avouer être encartés au Parti , mais la gestion de la commune possède toutes les qualités ou les défauts des gestions des communes à majorité communiste, ce que l'on appelle le "communisme municipal".
Ces extraits d'un article de l'Express de 2009 permettent de comprendre la situation à Nanterre.
Rien n'a changé en 10 ans...
"Jamais l'hôtel de ville de Nanterre n'a autant ressemblé à un bunker.
Au troisième étage de ce bâtiment des années 1970, aux allures de
pyramide tronquée, Patrick Jarry, qui arrive tous les matins à 7h30,
contrôle tout, veille sur tout, depuis son vaste bureau d'angle avec vue
sur les gratte-ciel de la Défense.
Depuis qu'il a succédé à Jacqueline Fraysse, en 2004, le maire de la deuxième plus grande ville communiste de France (90 000 habitants) a pris de l'étoffe.
Les
premiers temps, pourtant, cet homme plutôt terne et mal fagoté -style
cravate mauve sur chemise rayée noir et mauve- a eu du mal à s'imposer
après seize ans de règne de la députée maire charismatique, qu'on
surnommait "la Tsarine"."......
"Politiquement, Nanterre est un cas à part. Ses habitants votent vert,
bleu ou rose lors des scrutins nationaux, mais restent fidèles aux
rouges aux municipales.
La relation des élus communistes à leur
parti est tout aussi paradoxale. "Le secret le mieux gardé, c'est qui
possède encore sa carte du Parti"...
"Aujourd'hui, la couleur dominante est clairement altermondialiste. Le
maire, lui, s'affiche "toujours membre du PCF", mais "favorable à un
rassemblement plus vaste, du type Front de gauche". Il fait aussi partie
du Collectif alternatif nanterrien, pépinière de jeunes cadres
postcommunistes.
Je t'aime, moi non plus... Quels que
soient les états d'âme des uns et des autres vis-à-vis du Parti, la
ville reste gérée dans la plus pure tradition communiste. "...
"Dans les rues de Nanterre, on en parle en chuchotant, comme d'une
information pour initiés: le nouveau lieu de pouvoir, qui remplit
l'espace laissé vacant par un Parti communiste en fin de vie, c'est un
mystérieux Collectif alternatif nanterrien (CAN)... auquel appartient
Patrick Jarry. Cette structure, créée par Jacqueline Fraysse en 2005,
pour porter la voix du "non" au référendum sur le traité européen, s'est
transformée depuis en association aussi discrète qu'influente,
pépinière des nouveaux cadres politiques de la ville. Sa présidente,
Zahra Boudjemaï, est l'un des nouveaux maires adjoints. Le responsable
du site Internet n'est autre que le fils de l'ancien maire, Gilles
Gauche-Cazalis, élu municipal depuis 2008. Et Sébastien Jarry, fils de
Patrick, fait partie des membres actifs..."....
"Les communistes cultivent la misère, estime Pierre Creuzet. Ils font peur aux gens, en leur disant "Attention, si la droite passe, vous n'aurez plus droit à rien.""
Les
jours d'élection, dans les bureaux de vote des quartiers à forte
densité HLM, comme le Petit-Nanterre, "les représentants de la mairie
épluchent les listes et rameutent par téléphone ceux qui ne sont pas
descendus voter", raille l'élu UMP Frédéric Lefret.
Mais ce qui transparaît de cette gestion c'est avant tout le gaspillage et le clientélisme ( 650 000 € mis sur la table pour des projets associatifs, un arrosage conséquent des associations 2 millions d'€ votés en 2019) avec des choix bien ciblés.
A bientôt, si vous le voulez bien .