Nanterre est un bastion communiste depuis 1935 , trente ans après la chute du mur de Berlin et en cette période de dégagisme , on peut s'inquiéter de l'avenir d'une municipalité dont la majorité est encore grandement constituée de membres du Parti communistes souvent masqués sous l'étiquette bien pratique " société civile" . En accueillant dans sa dernière équipe des membres d'associations généreusement arrosées par la ville de Nanterre, Patrick Jarry espère garder la place forte mais pour combien de temps lorsque l'on voit qu'il a été élu avec 17 % des suffrages des électeurs inscrits et un taux d'abstention de 66%.

Un véritable affront au non renouvellement des mandats qui malheureusement finit par créer ,comme dans toutes les communes où les maires multiplient des mandats successifs des réseaux d'influence, du copinage, des délits de favoritisme et l' arrosage systématique de certaines associations à l'approche des élections et même en cours de mandat. Le décès du jeune Nahel a hélas aussi montré que le clientélisme et l'attitude pourtant conciliante de la municipalité avec certains auteurs d'"incivilités" n'avaient pas empêché des écoles d'êtres incendiées et des équipements publics d’être détruits. Comme chacun des maires de cette ville Patrick Jarry a démissionné à mi-mandat et désigné son successeur qui comme lui n'appartient à aucun parti ( rires)...



jeudi 26 septembre 2019

Les rues de Nanterre (2)





                            Le  portrait  hommage  de  Picasso  à la  mort de  Staline

Tout  le  monde  n'a pas  eu  la  chance  d'avoir  eu des  parents  communistes, cela  permettrait  de  mieux  comprendre les  symboles  glorifiés  par  les  municipalitésencore gérées par  des élus  communistes (fidèles, anciens,  masqués  ou   apostats).
Ce  sont  les  noms  des  rues  qui reflètent le  mieux les  icônes du PCF pas forcément communistes !.
On n'échappe  pas  aux   incontournables Boulevard  Vladimir Ilitch Lénine, place  Pablo Neruda, Rue  Salvador  Allende, Rue  Pablo  Picasso (qui se fendit  d'un  portrait du  petit père  des  peuples  après  sa  mort peu apprécié par  Moscou,c'est l'illustration de  la page),et  évidemment  Frédéric et  Irène  Joliot  Curie Prix  Nobel de  chimie,  Frédéric  Joliot  Curie qui clamait en  1950 que :
« Les savants communistes et progressistes ne donneront pas une miette de leur savoir pour la bombe atomique ». Pourtant  Staline  avait  lancé  le  programme  de  recherche  sur  la  bombe  atomique dès 1942 et  le  premier  essai soviétique  date  de 1949.

Il  y a évidemment  le  17 octobre  1961  préféré  au   19 mars  1962, la  première  date  étant  celle  du massacre  de  manifestants  algériens jetés par dessus les ponts par  la  police ou  qui  ont  sauté  à l'eau  pour  échapper  à  la  répression à  Paris et en  banlieue,  lors  d'une manifestation organisée par  le  FNL, la  deuxième  celle du cessez  le  feu  en Algérie premier point des accords  d'Evian. Étrangement  ,il n'y a  pas  de  rue  Francis  Jeanson à Nanterre.
La  ville  de  Nanterre  a  des  liens  ténus  avec  la  communauté  algérienne depuis  le  bidonville. Mais les élus communistes ne  se  sont  jamais  offusqué  du fait  que  l'Algérie ait  accueilli sur  son sol  et  protégé des terroristes  comme  Carlos  et ses complices qui  obtinrent  l'asile  politique, après  la prise  d'otages  du  siège  de  l'OPEP à Vienne en  1972 .
Le  dernier  signe  fort   fut  la  tentative  de  donner   à  un  collège  le  nom de Abdelmalek Sayad ; finalement le  collège  s'appellera République,mais  la  municipalité  pourra  se  consoler  en donnant le  nom du sociologue  assistant  de  Saint  Bourdieu à une  école  sans  avoir besoin d  l'approbation du conseil général  à l'époque .
A bientôt  si  vous  le  voulez  bien.

dimanche 8 septembre 2019

Les rues de Nanterre (1)




A l'approche des  élections,  les  villes  s'empressent  de  rendre aux trottoirs un  aspect présentable, il  y aura  du travail car l'été torride  a  aidé  à la  proliférations des mauvaises  herbes entre les maçonneries des  trottoirs.
Mais  notre  sujet  est  tout autre  nous  allons  nous  intéresser  aux  noms des  rues  qui  dans  une  commune dirigée  pendant   plus  de  80 ans par  une  municipalité  communiste,  ont  une  couleur particulière. On retrouve pratiquement  les mêmes  dans  toutes  les  villes  de  l'ex-ceinture  rouge.
Nous allons  commencer  par  les  traditionnelles,  les  incontournables, celles en   hommage  aux   figures  du  PCF , des figures pas toujours  si  glorieuses qu'ont  voudrait  nous  le  faire  croire.
       D'abord Maurice  Thorez  star  du Parti  Communiste auquel l'ex  avenue  du  chemin de  fer  qui va  du  centre à la  gare  de  Nanterre  ville  a pris  le  nom . Maurice  Thorez,  grand  admirateur  de  Staline  instaura  au parti le  culte  de  la  personnalité  mais  surtout pour  sa  propre  personne ! Au  moment  du  pacte   germano-soviétique  il part en  Russie avec  sa  compagne  Jeannette  Vermeerch, il s'installe   dans  une  banlieue  de  Moscou  sous  le  pseudonyme  d'Ivanov, le  reste  est  plus  flou:  il serait rentré  en  France  en  1944 aurait  rejoint  la  résistance,  mais serait  rentré  bien plus  tôt  selon   le  PCF.
Aragon le  seul écrivain  qui  préférait  Staline  à Proust le  gratifia  du  fameux  poème :" Il revient" 
A Nanterre,  le  centre  nautique  s'appelle aussi Maurice  Thorez ainsi que  le  centre  municipal de  santé.
    Benoît Frachon a  aussi  les  honneurs  d'une  rue, lui qui  fut  à  la  tête  de  la  CGT de  1945   à  1967.
   Il y a aussi  la  trop  prévisible   Avenue  Lénine qui va  de  la  place  de  la  Boule jusqu' à Rueil
  Marcel Paul a  aussi  sa  rue, résistant  et  déporté  à Buchenwald où  il  sera à  la  tête  du  CIF (Comité  des  intérêts  français  qui  régit  le  camp de 47 000 déportés avec  l'approbation tacite de SS jusqu'à l'exaspération de  ces  derniers).
Paul-Vaillant-Couturier de  son vrai nom  Paul  Couturier, a  participé  à la  création du  PCF
Ambroise-Croizat  qui a  aussi  une  rue  est à l'origine  de  la  création de  la Sécurité  sociale  et  du système  de  retraites après  la  guerre.
Waldeck Rochet  qui donne  aussi  son nom à une  rue, fut  adoubé  par  Thorez  pour  lui succéder  à  la  tête  du  parti. En 1956 , quand les  chars  russes entrèrent  en  Hongrie, à  la  différence  de  Thorez  qui approuva  sans  détour  l'action des soviétiques, il  fut plus réservé  que  son  mentor.
Mais  en  1968, lorsque l'histoire  se  répéta en Tchécoslovaquie,  il  ne  s'en  remit  pas et  tomba malade quelques  années  plus tard.  Thorez lui  ne  put  se  réjouir de  l'intervention des  chars  russes  à Prague  car  il était  déjà  mort  depuis  quatre  ans...  
A Sartrouville, en 1989 , le maire nouvellement  élu procéda à une  opération mains propres sur  le  nom des  rues de l'ancien bastion communiste et  les sus-cités  en  firent  les  frais.
A Nanterre peu d'élus osent  avouer être encartés  au  Parti , mais  la  gestion de la  commune possède  toutes  les qualités  ou  les défauts  des  gestions  des  communes  à majorité  communiste, ce  que  l'on appelle  le  "communisme  municipal".
Ces  extraits  d'un  article de  l'Express de 2009  permettent  de  comprendre  la situation à  Nanterre.
Rien  n'a  changé  en  10  ans...
"Jamais l'hôtel de ville de Nanterre n'a autant ressemblé à un bunker. Au troisième étage de ce bâtiment des années 1970, aux allures de pyramide tronquée, Patrick Jarry, qui arrive tous les matins à 7h30, contrôle tout, veille sur tout, depuis son vaste bureau d'angle avec vue sur les gratte-ciel de la Défense. 
Depuis qu'il a succédé à Jacqueline Fraysse, en 2004, le maire de la deuxième plus grande ville communiste de France (90 000 habitants) a pris de l'étoffe. 
Les premiers temps, pourtant, cet homme plutôt terne et mal fagoté -style cravate mauve sur chemise rayée noir et mauve- a eu du mal à s'imposer après seize ans de règne de la députée maire charismatique, qu'on surnommait "la Tsarine"."...... 
"Politiquement, Nanterre est un cas à part. Ses habitants votent vert, bleu ou rose lors des scrutins nationaux, mais restent fidèles aux rouges aux municipales. 
La relation des élus communistes à leur parti est tout aussi paradoxale. "Le secret le mieux gardé, c'est qui possède encore sa carte du Parti"...
"Aujourd'hui, la couleur dominante est clairement altermondialiste. Le maire, lui, s'affiche "toujours membre du PCF", mais "favorable à un rassemblement plus vaste, du type Front de gauche". Il fait aussi partie du Collectif alternatif nanterrien, pépinière de jeunes cadres postcommunistes. 
Je t'aime, moi non plus... Quels que soient les états d'âme des uns et des autres vis-à-vis du Parti, la ville reste gérée dans la plus pure tradition communiste. "...
"Dans les rues de Nanterre, on en parle en chuchotant, comme d'une information pour initiés: le nouveau lieu de pouvoir, qui remplit l'espace laissé vacant par un Parti communiste en fin de vie, c'est un mystérieux Collectif alternatif nanterrien (CAN)... auquel appartient Patrick Jarry. Cette structure, créée par Jacqueline Fraysse en 2005, pour porter la voix du "non" au référendum sur le traité européen, s'est transformée depuis en association aussi discrète qu'influente, pépinière des nouveaux cadres politiques de la ville. Sa présidente, Zahra Boudjemaï, est l'un des nouveaux maires adjoints. Le responsable du site Internet n'est autre que le fils de l'ancien maire, Gilles Gauche-Cazalis, élu municipal depuis 2008. Et Sébastien Jarry, fils de Patrick, fait partie des membres actifs..."....
"Les communistes cultivent la misère, estime Pierre Creuzet. Ils font peur aux gens, en leur disant "Attention, si la droite passe, vous n'aurez plus droit à rien."" 
Les jours d'élection, dans les bureaux de vote des quartiers à forte densité HLM, comme le Petit-Nanterre, "les représentants de la mairie épluchent les listes et rameutent par téléphone ceux qui ne sont pas descendus voter", raille l'élu UMP Frédéric Lefret. 
Mais ce  qui  transparaît  de  cette  gestion c'est avant  tout  le  gaspillage  et  le  clientélisme ( 650 000 € mis  sur  la  table  pour  des  projets  associatifs, un arrosage  conséquent  des associations 2 millions d'€ votés  en  2019) avec des  choix  bien ciblés.
 
A bientôt, si vous le  voulez  bien .