Nanterre est un bastion communiste depuis 1935 , trente ans après la chute du mur de Berlin et en cette période de dégagisme , on peut s'inquiéter de l'avenir d'une municipalité dont la majorité est encore grandement constituée de membres du Parti communistes souvent masqués sous l'étiquette bien pratique " société civile" . En accueillant dans sa dernière équipe des membres d'associations généreusement arrosées par la ville de Nanterre, Patrick Jarry espère garder la place forte mais pour combien de temps lorsque l'on voit qu'il a été élu avec 17 % des suffrages des électeurs inscrits et un taux d'abstention de 66%.

Un véritable affront au non renouvellement des mandats qui malheureusement finit par créer ,comme dans toutes les communes où les maires multiplient des mandats successifs des réseaux d'influence, du copinage, des délits de favoritisme et l' arrosage systématique de certaines associations à l'approche des élections et même en cours de mandat. Le décès du jeune Nahel a hélas aussi montré que le clientélisme et l'attitude pourtant conciliante de la municipalité avec certains auteurs d'"incivilités" n'avaient pas empêché des écoles d'êtres incendiées et des équipements publics d’être détruits. Comme chacun des maires de cette ville Patrick Jarry a démissionné à mi-mandat et désigné son successeur qui comme lui n'appartient à aucun parti ( rires)...



samedi 28 novembre 2020

A propos des tours Aillaud et des projets architecturaux pilotés par la ville de Nanterre

 


 

un article  de  Télérama  dont  la  totalité  est  ici avec  les  photos

Labellisés “Architecture contemporaine remarquable”, les étonnants gratte-ciel d’Emile Aillaud plantés en vue de la Défense ont besoin d’une sérieuse remise aux normes. Thermiques, sociales, civiques, urbaines. Un sacré chantier dans lequel il ne faudrait pas oublier… les habitants !

Les Tours Nuages à Nanterre (92), c’est l’histoire d’un rêve architectural et urbain qui a tourné en eau de boudin. A savoir, dix huit bâtiments — dont deux culminent à 105 mètres et les autres autour de 30 — tout en rondeurs, en ellipses, étonnants et poétiques avec leur vêture de mosaïques en pâte de verre couleurs de ciels où ils perdent la tête, couleurs des arbres où se cachent leurs pieds. Des milliers d’arbres, car chacun des 3000 appartements a le sien, dûment numéroté, paraît-il. Encore une tocade de l’architecte qui a rêvé, dessiné, construit ce grand ensemble à un jet de pierre du quartier de la Défense entre 1974 et 1981. Son nom : Emile Aillaud (1902 - 1988), auto-proclamé « poète de l’anti angle droit » (en référence au Poème de l’angle droit de son détesté confrère Le Corbusier).

De loin, en arrivant à pied par le grand parc André Malraux, ses tours peu communes ne manquent ni d’humour, ni de douceur. De près, les façades s’effritent, les cheminements se compliquent, les halls sont hostiles, l’ambiance s’alourdit. Comme nombre de bâtisseurs utopistes des Trente Glorieuses (Corbu, mais aussi Renaudie, Gailhoustet, Baladur, Candilis, Labourdette, Kalisz, Nuñez-Yanovsky, Bofill, Chemetov et ses amis de l’AUA, liste non exhaustive…), Aillaud l’humaniste a-t-il tapé à côté de la plaque ?

Qu’on en juge. Ce doux rêveur nous a laissé quelques utopies qui, avec le temps, s’avèrent ingérables. Premières du genre, les Courtillières à Pantin (93), construites suite à l’appel de l’abbé Pierre en 1954 sous la forme d’ « un immeuble sinueux de plus d’un kilomètre de long [qui] enclot comme un rempart un parc d’un seul tenant d’environ 4 hectares planté de 1 500 arbres avec des pelouses de jeux, des pistes de patinage » explique alors l’architecte. Las, « le paradis des enfants » est devenu avec la fin du siècle celui de tous les trafics.


 
“Mais on les aime, nos Tours Nuages, on s’y sent bien !”

Sur le même modèle, Aillaud a imaginé la Grande Borne (1967-1971) à Grigny (91), une « cité-jardin » de 3685 logements qui serpentent dans un dédale à l’infini, loin de tout, sans repères ni aménité, plus abonnée aujourd’hui aux pages des faits divers qu’aux rubriques art de vivre ou tourisme insolite. 


 

Et les Tours Nuages, enfin, plantées au petit bonheur et sans adresse précise dans un décor – jardin, espace public, zone de deal ? — tout en bosses, en creux, en recoins dessinés par M. l’architecte pour jouer à cache-cache. A la troisième photo que j’essaye de cadrer sur cet étrange environnement pavé-boisé-bosselé, deux capuches sortent de nulle part, me hèlent, me cernent, m’invectivent. Un jour de semaine à 3 heures de l’après-midi !... 

« Mais on les aime, nos Tours Nuages, on s’y sent bien ! » s’écrient en chœur les membres de l’amicale des locataires (qui veulent rester anonymes). Ils sont là, une bonne douzaine, autour de la table de leur local au pied d’une tour. Quasiment tous sont des « anciens », arrivés ici dans les années 1980, quand la mixité sociale était une réalité. Depuis, le ghetto gagne. Ils le reconnaissent, même s’ils soupçonnent les bailleurs — Hauts de Seine Habitat et la Ville de Nanterre — de ne mettre ici « que des pauvres ». La réalité, hélas, est plus prosaïque : beaucoup de candidats au logement social, effrayés par la mauvaise réputation de la cité, refusent de s’y installer.

N’empêche, si notre poignée d’habitants motivés s’échauffe aujourd’hui, c’est aussi pour de bonnes raisons : ils ont appris — incidemment !— l’existence d’un « PIA piloté par l’ANRU qui a débouché, en octobre, sur un AMI où personne ne nous a convié ! » jargonne allègrement leur porte-parole qui commence à bien connaître son dossier. En clair, le PIA est l’acronyme de Programme d’Investissement d’Avenir (de l’argent public destiné, notamment, à l’isolation thermique) ; l’ANRU, c’est l’agence nationale pour le renouvellement urbain (le bras armé de l’État) ; et l’AMI, un Appel à Manifestation d’Intérêt ouvert aux investisseurs éventuels qui pourraient (le conditionnel est de mise), en récupérant une, deux ou trois tours, amener d’autres usages (un hôtel ? des bureaux ? des services ? une salle de sport ? un restaurant panoramique ?), et donc « une certaine mixité ». Cris d’orfraies des locataires qui n’ont pas du tout envie d’être délogés par des costards-cravates…

« On se calme, rien n’est fait, on en est juste aux idées, et tout prendra beaucoup de temps encore », soupire l’architecte et urbaniste Sophie Denissof, de l’agence Castro-Denissof, qui planche actuellement sur un vaste plan de requalification urbaine de tout le secteur « Parc-Sud » à Nanterre, dont les Tours Nuages n’occupent qu’une petite partie. « Déjà, précise-t-elle, rien ne se passera avant 2024 et la construction de nouveaux logements sociaux sur le site des Groues, de l’autre côté de l’axe Seine-Arche, pour reloger ceux qui voudront bouger. Les autres, s’ils le souhaitent, resteront évidemment. »

“Un chantier pharaonique, avec ballets de camions, de grues, de désagréments, pour un coût hors de toutes proportions”

En attendant, un autre chantier, très expérimental aussi, devrait peu à peu se mettre en place : celui de l’indispensable isolation thermique de ces passoires à courants d’air. Là encore, sur le constat, les locataires acquiescent. Moins sur le rendu, proposé par l’agence RVA, lauréate du concours (et qui a déjà bien réussi sa réhabilitation des Courtillières de M. Aillaud à Pantin en 2015). Sa proposition : un habillage des tours en inox. « Rendez-nous nos mosaïques ! » s’insurge l’amicale.

« La question est complexe, reconnaissent Philippe Vignaud et Dominique Renaud, les deux associés de RVA. Isoler par l’intérieur est impossible car cela retirerait de la surface aux appartements ; de plus, le chantier serait extrêmement gênant pour les habitants », dit l’un. « Seule solution, reprend l’autre : isoler par l’extérieur. Et là, si l’on veut des mosaïques (qui d’expérience, tiennent mal avec le temps), il faudrait remonter des murs en béton ! Un chantier pharaonique, avec ballets de camions, de grues, de désagréments, pour un coût hors de toutes proportions. » « Reste donc, finissent-il en duo, le bardage en métal — avec une prédilection pour l’inox, très résistant et à qui on peut donner les formes que l’on veut et une multitude de teintes et d’aspects qui rappelleront cette “référence nuages” qui nous est chère aussi. »

Quant aux fenêtres si caractéristiques — rectangles arrondis, hublots tout ronds ou larmes tristes — les architectes de RVA s’engagent évidemment à les reproduire « au plus près du clair de vue » (même forme, quasi même taille de la partie vitrée) dans un cadre en métal plaqué par l’extérieur, sous le bardage … encore à mettre au point pour « non pas refaire les tours à l’identique, mais continuer leur histoire dans le même esprit ». Quant à la méthodologie : « L’idée est de choisir d’ici la fin de l’année une tour témoin qui nous servira de test en vraie grandeur, … que pourront suivre et commenter les habitants. » Ouf, ils l’ont dit ! Car, comme trop souvent dans ces affaires de rénovations urbaines lourdes décidées par des élus a priori soucieux du bien-être de leurs administrés, et confiée à des professionnels sûrement animés des meilleures intentions architecturales, l’usager semble relever de la quantité négligeable. Au pied de la tour, ça râle à l’amicale : « On n’est ni des numéros, ni des objets que l’on déplace ! »

 

Tout  est dit: La  ville  de  Nanterre perpétue 50 ans  après les utopies  des architectes  des  années  60-70 en  refusant de  voir  la  réalité. En   imposant des  prix bas au m² aux promoteurs , la  qualité  de  la  construction s'en  ressent, les  études  sont  bâclées, et  les  idées  fumeuses   de  végétalisation des  façades génèrent  des  nuisances  inattendues    comme  en  témoigne  la  mésaventure  des  occupants  de  l'immeuble  Iconik près  de  la  gare  de Nanterre  U  (article  du  Parisien)


 Extraits  de  l'article :Nanterre : l’immeuble ronfle, les habitants n’en dorment plus Le sifflement du vent dans les barres métalliques devant supporter de futures plantes grimpantes génère une nuisance jugée insupportable par les habitants d’un immeuble tout neuf. Le promoteur assure que l’installation n’est pas encore achevée.« J'en ai passé des nuits blanches… Et ce bruit inquiète même les enfants, alors qu'ils n'entendent pas les trains passer. » .

 

Cet immeuble  "a été pensé à partir du confort de ses habitants. Il s'agit d'une tour, bénéficiant d'une position privilégiée, reliée à la rue par une série de terrasses plantées en cascade créant ainsi un véritable jardin vertical. » Mais un jardin planté de mauvaises surprises…"En septembre dernier, le père de famille s'installe donc avec femme et enfants dans son nouvel appartement, comme la majorité des 49 acquéreurs. Mais avec de nombreuses réserves, dues notamment à des matériaux qui ne correspondaient pas à ceux présentés au moment de la réservation de ce logement acquis (aux environs de 4 000 euros le m²) en VEFA.... Certains copropriétaires, eux, estiment que les travaux ont justement été terminés trop rapidement et bâclés, pour livrer le programme à temps.Surtout, avec la fin de l'été, une autre surprise attendait les occupants de l'immeuble. Un sifflement par à-coups, d'autant plus gênant la nuit qu'il n'est pas étouffé par le bruit de fond ambiant et ceux de la rue. « Le vent s'engouffre dans l'allée de Corse, qui crée une sorte d'entonnoir », explique le copropriétaire. Comme ses voisins, il attribue le phénomène à la vibration des barres métalliques (qui serviront au soutien des mailles pour conduire les plantes de la façade végétale) sous l'effet du vent....L’immeuble Iconik est bardé d’un grillage sur lequel doivent s’accrocher des plantes grimpantes.Les plantes destinées à végétaliser la façade doivent pousser en s'accrochant sur les mailles, elles-mêmes fixées sur les barres.  


                                    D’après les habitants, ce sont les barres qui soutiennent les grillages qui sont la source du ronflement. LP/F.H.

En bétonnant  à outrance et  à bon marché le  maire  de  Nanterre, Patrick Jarry offre aux  nouveaux  acheteurs  des appartements  au rabais  qu'ils  paient finalement  au prix  fort .

A bientôt si vous  le  voulez  bien

mercredi 4 novembre 2020

"Le projet des tours Aillaud, c 'est aussi important que Notre Dame..."

Çà ?


 Une  sortie  de  Patrick Jarry  comme  on les  aime :

 "Le projet des tours Aillaud, c'est aussi important que Notre-Dame ". 

Si Patrick Jarry a vraiment  dit  çà  aux équipes du ministère de la Culture , ils  ont  dû beaucoup rire. Spécialiste des  sorties  incongrues  le  maire  de  Nanterre  s'était  aussi  illustré  en disant  après  l'incendie  du Carrefour Market  qui avait suivi un contrôle  de confinement  qui avait  dégénéré on ne sait  pas  pourquoi et  avait  fini par  des  tirs  de  grenades  lacrymogènes :

" Cet usage de grenades lacrymogènes est apparu totalement disproportionné » a réagi Patrick Jarry, le maire (DVG) de Nanterre, qui a demandé au préfet de police de Paris l'ouverture d'une enquête interne." source  Le  Parisien  La  question est : qu'est ce  qui  avait  pu motiver  ces  tirs  mais  là  dessus Patrick Jarry est  plutôt  discret...

Parmi  les 18  tours  Aillaud,  six  devaient  voir  leur destination  modifiée et  une  devait  être  détruite. Trois  projets  avaient  été  présentés pour  l'avenir  des 11 restantes, un  projet  à l'identique  avec  remplacement  des  carreaux  en  pâte de  verre  que  l'on retrouvait  au sol et qui avaient  nécessité  l'installation de  filets, un autre  avec  enrobage  et  isolation, et  le  troisième  qui combinait  les  deux  en  rénovant  une  des  tours  à  l'identique. C'est  le  deuxième  projet  qui a  été choisi. 

Source  Gazette  de  la  Défense


Mais  derrière les  arguments esthétiques, se dissimulent  des  motifs  plus  terre  à terre,  le  classement  Architecture  contemporaine remarquable n'a  rien à  voir  avec  un  classement  monument  historique, il s'agit  d'avoir  la  possibilité d'obtenir  des  subvention pour  entretenir  l'immeuble  classé.  Une  aubaine  pour  les  bailleurs  Hauts  de Seine  Habitat qui en gérait  12 et  l'office  municipal d'HLM de  Nanterre qui en gérait  6 Reste à savoir  combien chaque  bailleur  a  cédé  de  tours  pour  le  changement  de  vocation.

La  suite  dans dans  un  prochain  post où nous  décortiquerons  l'enrobage des  tours  car  si  les  bailleurs  feront  des  économies  de  chauffage, les  occupants  crèveront  de  chaud l'été

A  bientôt  si  vous le  voulez bien