En 2017, aux élections législatives, dans la 4ème circonscription des Hauts de Seine(Nanterre Suresnes) , il y avait pléthore de candidats de gauche.
Zara Boudjemaï Divers gauche soutenue par le maire Patrick Jarry qui était son suppléant et le PCF
Rossana Morain LFI
Alexis Martin (EELV)
Laurent Strumanne (LO)
Mathilde Eisenberg (NPA)
Habiba Bigdade (PS)
Au premier tour, la gauche réunie avait totalisé 30 % des suffrages mais aucun n'avait obtenu les 12,5 % des électeurs INSCRITS pour pouvoir se maintenir au deuxième tour .
Patrick Jarry mentait d'ailleurs un peu lorsqu'il disait qu'il manquait 168 voix à Zara Boudjemaï pour être au second tour il aurait fallu qu'elle obtienne 9521 voix alors qu'elle n'en a obtenu que 4938 !!!
Le deuxième tour avait été un duel (sous fond de crêpage de chignon) entre la candidate LR Camille Bedin et la candidate LREM Isabelle Florennes qui l'emporta au grand dam de Patrick Jarry qui attribua la défaite de Zara Boudjemaï à la multitude de candidatures à gauche et en profita pour blacklister Rossana Morain .
Aujourd'hui la donne est différente, la candidate NUPES choisie après les tractations est Sabrina Sebaihi (EELV) parachutée à Nanterre (puisqu'elle est est maire adjointe à Ivry) .Son heure de gloire est d'avoir failli faire tomber le maire PCF d'Ivry (Philippe Bouyssou) aux dernières municipales pour finalement se rallier à lui au second tour (voir l'article du Parisien ).
Mais au PCF on n'est pas rancunier , tout est pardonné puisque l'ancienne sénatrice- maire Jacqueline Fraysse-Cazalis ( qui a le même âge que Jean Luc Mélenchon) s'affiche avec la candidate
Le parachutage dans une circonscription où l'on ne vit pas est une pratique malsaine mais légale. La candidature EELV a fait l'objet de tractations quant au choix du candidat. Au départ ce devait être Alexis Braud bras droit de Yannick Jadot (son couteau suisse) mais les élus locaux l'ont blacklisté
D'après le journal Libération:
De la pure langue de bois, puisque la candidature de Sabrina Sebaihi est aussi "une candidature extérieure à la circonscription , à son territoire, et et son histoire". En fait il s'agit d'un choix clientéliste, visiblement les élus de la ville ont choisi un candidat de la diversité
Drôle de diversité quand on sait que Sabrina Sebaihi s'est ralliée au maire communiste d'Ivry au second tour en 2020 alors que celui-ci s'est acoquiné avec des islamistes et des indigénistes bon teint et est devenue première adjointe.
Article de Marianne du 13/03/ 2020
"L'hégémonie du PCF vacille à Ivry sur fond de décolonialisme
Ivry la rouge serait-elle sur le point de virer de bord ? L'histoire incite à la prudence : depuis un siècle, le Parti communiste détient sans discontinuer la mairie de cette ville de la banlieue sud de Paris, dont le secrétaire général du PCF Maurice Thorez fut le député. Pour ces élections municipales 2020, toutefois, la situation est inédite puisque la majorité municipale s'est disloquée : le maire sortant communiste, Philippe Bouyssou, fera face à une liste menée par son ancienne adjointe, l'écologiste Sabrina Sebaihi, laquelle est soutenue par la France insoumise et le Parti socialiste. Autant de forces politiques qui ont fait partie de la majorité par le passé. Parmi les sujets de discorde : la complaisance de l'équipe en place avec des thèses indigénistes.
"On ne cherche pas à polariser notre campagne sur la question républicaine, car nos désaccords avec la majorité en place sont loin de se résumer à cela", tempère Mourad Tagzout, conseiller municipal membre de la France insoumise et numéro 2 sur la liste de Sabrina Sebaihi. Sandrine Bernard, son alliée socialiste, qui reconnaît certains acquis de la municipalité, énumère des problèmes de pratique démocratique, de désertification médicale, et surtout un désaccord au sujet de la reconstruction de l'incinérateur d'Ivry. Reste que la "question républicaine" se pose de manière particulièrement aiguë. Au cœur des controverses, un petit parti adossé à la majorité communiste : Convergence citoyenne ivryenne (CCI), à l'origine créé pour "permettre aux jeunes des quartiers de s'inscrire dans leur vie publique", d'après Sandrine Bernard, qui ne "s'explique pas la dérive" de l'initiative. Le chef de file de CCI, Atef Rhouma, est vite devenu un allié du maire. Et ce, malgré une intervention scandaleuse en 2015, en plein conseil municipal, cinq jours après les attentats du 13 novembre. "Daech n’attaque pas nos valeurs, notre culture ou notre goût de la fête, lâche alors l'adjoint de Philippe Bouyssou. Il attaque la France parce que la France l’attaque et participe à la mort de centaines de milliers de civils." Rhouma enchaîne en s'en prenant au PS, accusé "d’instrumentaliser ces meurtres et l’émotion de nos concitoyens à des fins racistes (...). De faire peser la suspicion de complicité sur tous les musulmans et les habitants des quartiers populaires". Tollé dans le conseil municipal. Les socialistes demandent au maire de se désolidariser des propos de son cinquième adjoint. Philippe Bouyssou refuse.
Promotion de l'indigénisme
Par l'intermédiaire de son chef de file, CCI a imposé ses thèmes de prédilection à la mairie d'Ivry. Les longs discours consacrés à la politique nationale, voire aux questions de géopolitique, animent les conseils municipaux. Les vœux de solidarité envers la Palestine, les Rohingyas, Cuba ou la Syrie s'enchaînent... Mais les fondamentaux de la pensée racialiste et antirépublicaine des Indigènes de la république sont aussi mobilisés : "La police française est meurtrière !", s'insurge Rhouma en mai 2015 après la relaxe des policiers dans l'affaire Zyed et Bouna. En octobre 2016, la majorité municipale vote le boycott des produits issus des colonies israéliennes. "Il y a une tendance à fragiliser nos institutions et nos valeurs, à généraliser des abus réels à la France entière pour s'attaquer au socle républicain et fracturer la société", s'alarme Sandrine Bernard. Il faut dire que le maire a une conception bien à lui de l'intégration : en avril 2019, dans le cadre du lancement imminent du chantier de la future mosquée capable d'accueillir jusqu'à 5.000 personnes, Philippe Bouyssou avait déclaré qu'Ivry devait "être le bled du musulman qui y vit".
"Il est clair qu'il y a un recul à Ivry, déplore Mourad Tagzout. Le mot laïcité n'est plus prononcé et le débat sur le sujet est esquivé. Il y a des problèmes bien réels d'inégalités, de recul des droits sociaux, de discriminations. Le travail de mémoire et de condamnation de la République coloniale doit aussi être mené. Mais la mairie compose avec des courants, des idées qui diminuent la question des différences sociales au profit d'une supposée différence ethnique et sous-estiment ou nient le danger de l'islamisme." La mairie semble ainsi entretenir une relation de proximité avec l'association féministe Lallab, située dans la galaxie des Frères musulmans, dont les locaux sont installés dans la ville. Les films de Sarah Zouak, cofondatrice de Lallab et chantre d'un improbable "féminisme islamique", ont ainsi été promus à de nombreuses reprises par la mairie d'Ivry : lors d'une avant-première en octobre 2018, lors de la journée des droits des femmes en 2019, dans des maisons de quartier en 2016 et 2017... Le reste de la galaxie indigéniste n'est pas en reste, puisque des figures militantes comme Saïd Bouamama participent à des débats sur le racisme ou "l'islamophobie" organisés à Ivry-sur-Seine par CCI, avec le soutien logistique de la municipalité. "Il n'y a pas de combat possible sur le social, l'antiracisme si on n'est pas clair sur le combat laïque", soupire Mourad Tagzout."